La modification profonde du mode d`exploitation des alpages en montagne depuis les années 1950 a des conséquences importantes sur la végétation (composition floristique, productivité...). Les espaces concernés étant très étendus, une étude espèce par espèce n`est pas une solution pour comprendre le fonctionnement de ces écosystèmes ou pour envisager leur gestion. Une approche par les traits de vie a de ce fait été proposée : elle permet de rassembler les espèces en groupes de réponse aux perturbations du système.Cette approche est appliquée ici à des alpages laitiers des Alpes du Nord Externes. Les groupes de réponse aux conditions agro-environnementales sont obtenus à l`aide d`une méthode d`analyse multivariée (la co-inertie généralisée à trois tableaux, RLQ) qui permet de mettre en relation les traits biologiques de 83 espèces herbacées avec des facteurs agro-écologiques. Dans ces milieux, l`altitude, le substrat et l`intensité des pratiques pastorales sont les principaux facteurs de structuration des communautés végétales. Les traits les plus discriminants sont le mode de dissémination, la phénologie et la forme des parties aériennes et souterraines. Des groupes émergents de traits biologiques sont identifiés et une classification des espèces en cinq groupes de réponse aux conditions de milieu et de pratiques est proposée. Ces cinq groupes sont associés à différents niveaux d`anthropisation, des alpages régulièrement fertilisés et pâturés aux alpages dont la fertilisation est abandonnée depuis longtemps ou jamais fertilisés, et à différents niveaux de contrainte du milieu, du subalpin inférieur aux pelouses pré-nivales de l`étage alpin.