Les différents programmes et plans accompagnant la gestion de l'eau en France depuis les années 1980 constatent régulièrement une dégradation de l'hydrodynamique des cours d'eau. La responsabilité en incombe à l'altération de la morphologie des réseaux hydrographiques, à la multitude de seuils et d'ouvrages en travers, et aux modifications quantitatives et saisonnières des cycles hydrologiques, en partie liées à ces structures mais également aux changements d'utilisation des sols. Or, toute l'ingénierie réparatrice à l' ½uvre et les flux financiers associés sont à plus de 90 % dédiés au traitement de la qualité chimique des eaux, avec des résultats souvent très mitigés sur l'état écologique des cours d'eau. La nouvelle directive-cadre européenne sur l'Eau (DCE), désormais axée sur les résultats mesurables de cet état écologique et non plus sur les moyens engagés, porte en elle l'incitation à un rééquilibrage des futures actions de restauration. C'est pourquoi la recherche est interpelée plus que jamais pour proposer des outils de diagnostic du fonctionnement physique performants et aider à la mise en ½uvre d'une ingénierie de restauration physique des cours d'eau. On prendra le thème des débits et des régimes réservés pour illustrer nos propos, à partir d'exemples vécus et suivis d'augmentation concertée de ces débits à l'aval de barrages, aussi bien dans des cours d'eau salmonicoles de taille modeste, que dans un grand cours d'eau comme le Rhône. On discutera également de la question de l'effacement des barrages, ou plus exactement des seuils, qui commence à faire l'objet de réflexions au niveau européen.