La Résistivité Electrique : une nouvelle méthode de cartographie de certaines propriétés des sols forestiers et des formes humus - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Rendez-vous Techniques de l'ONF Année : 2008

La Résistivité Electrique : une nouvelle méthode de cartographie de certaines propriétés des sols forestiers et des formes humus

Yoan Paillet
L. Cecillon
Vincent Breton
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 917630

Résumé

Pourquoi mesurer la résistivité électrique des sols ? L'hétérogénéité spatiale des sols forestiers doit être prise en compte tant par le gestionnaire que par le scientifique, notamment lorsqu'il s'agit d'étudier d'éventuelles modifications sur le long terme. Actuellement, les méthodes qui permettent de rendre compte de cette hétérogénéité sont peu nombreuses et conduisent la plupart du temps à l'altération, voire la destruction, du milieu étudié. Au cours des dernières décennies, plusieurs études ont montré des relations entre les propriétés physiques et chimiques du sol et la résistivité électrique. La résistivité électrique (ρ) est définie comme suit : ρ = K.ΔV/I où K est un facteur géométrique qui dépend de la configuration utilisée lors de la mesure, ΔV la différence de potentiel et I l'intensité (donc ΔV/I la résistance). La majorité des études actuelles sont menées sur les sols agricoles alors que les études sur les sols forestiers sont très rares. Le but de notre étude est : (i) d'identifier dans quelle mesure les propriétés des sols forestiers influencent la résistivité électrique ; (ii) de préciser les éventuelles implications pour la prise en compte de l'hétérogénéité spatiale du sol lors de la mise en place de protocoles expérimentaux. Comment mesure-t'on la résistivité électrique des sols ? Les mesures de résistivité sur une maille de 5x10m sur l'ensemble de la placette nous a permis de tracer une carte de résistivité électrique du sol. Cette carte est ensuite utilisée pour définir un protocole d'échantillonnage du sol équilibré entre les différentes classes de résistivité et relier ainsi les propriétés mesurées du sol à une valeur de résistivité in situ. La campagne de mesure se déroule sur 2 jours : la mesure de résistivité le premier jour ; le prélèvement des 24 échantillons de sol le second jour, la localisation des points d'échantillonnage étant définie à partir de la carte de résistivité. Pour que ces mesures soient valables, il ne doit pas pleuvoir entre les 2 phases de travail. Les résultats présentés ont été obtenus sur la placette RENECOFOR EPC74, située dans la forêt domaniale des Voirons, en Haute-Savoie. Deux exemples de caractérisation des variations des propriétés du sol : la teneur en argile et la forme d'humus On observe des corrélations significatives entre certaines propriétés du sol et la résistivité mesurée sur la placette. Ainsi, la résistivité traduit 57% des variations de la teneur en argile du sol et 41% des variations des formes d'humus.La résistivité représente une mesure indirecte et non destructive des propriétés du sol qui permet d'établir une cartographie assez précise de ces propriétés. Sur la placette EPC74, les zones de forte résistivité (brun foncé) correspondent à des sols sableux drainants, pauvres en cations échangeables et à humus peu actifs (Dysmull), probablement issus de la désagrégation de moraines glaciaires. Les zones de faible résistivité (jaune) correspondent à des sols argileux riches en cations et à formes d'humus actives (Eumull). Nos résultats confirment ceux obtenus en terrains agricoles pour les propriétés intrinsèques du sol (texture, chimie). La corrélation avec la forme d'humus est plus originale et permet une cartographie ce compartiment clé du milieu forestier qui assure de nombreuses fonctions de l'écosystème. Cependant, la calibration des mesures de résistivité par au minimum 6 échantillons de sol doit être reproduite pour chaque site étudié car les variations spatiales et temporelles de propriétés telles que l'humidité influencent fortement les mesures et ne permettent pas de construire un modèle général de relation résistivité / propriétés du sol. Implications pour le réseau RENECOFOR: L'utilisation de la résistivité électrique a un triple intérêt car elle permet : (i) d'obtenir des informations spatialisées sur la placette étudiée ; (ii) de définir des protocoles expérimentaux qui prennent en compte la variabilité spatiale des propriétés du sol ; (iii) de réaliser des suivis dans le temps dans le but de détecter des modifications de fertilité.
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Dates et versions

hal-00478430 , version 1 (30-04-2010)

Identifiants

Citer

Yoan Paillet, N. Cassagne, L. Cecillon, Vincent Breton, E. Mermin, et al.. La Résistivité Electrique : une nouvelle méthode de cartographie de certaines propriétés des sols forestiers et des formes humus. Rendez-vous Techniques de l'ONF, 2008, Hors-série n°4, p. 48 - p. 50. ⟨hal-00478430⟩
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