Pour faire face à l'érosion inquiétante de la biodiversité, la France s'est dotée d'une Stratégie Nationale pour la Biodiversité, dont un volet concerne la forêt. Les forestiers se soucient de la répercussion économique des actions envisagées qui modifient, parfois fortement, les pratiques courantes de gestion. L'évaluation économique de ces pratiques ne se limite pas à l'analyse des flux de biens marchands ; il s'agit plutôt de mettre dans la balance de décision du propriétaire les différentes conséquences, monétaires ou non, du choix d'une pratique sur l'évolution du peuplement forestier. En présentant les résultats d'une analyse coûts-avantages sur deux pratiques en faveur de la biodiversité forestière : les îlots de vieillissement en chênaie et le maintien de rémanents sur le parterre de coupe en hêtraie, nous discutons en particulier le choix du taux d'actualisation et réfléchissons à la manière d'intégrer au calcul économique les bénéfices retirés des pratiques pro-biodiversité en termes de productivité du peuplement, résilience ou résistance aux pathogènes. L'étude propose notamment une synthèse bibliographique sur le rôle fonctionnel de la biodiversité et forêt et des résultats sur l'intérêt économique du mélange d'essence, via une analyse de la volatilité des cours et de la corrélation des cours entre essences. Enfin, nous donnons un état des lieux des outils financiers incitatifs de préservation de la biodiversité en forêt.